Printemps 1945 : L’Ultime Confrontation pour la Libération de la France

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Le printemps 1945 marque une série d’événements décisifs qui ont conduit à la libération des dernières régions sous occupation allemande en France. Tandis que les armées alliées resserraient leur étau sur Berlin, plusieurs territoires, principalement côtiers, restaient sous le contrôle allemand, mettant en lumière la complexité de la libération en Europe. Ces enclaves, bien que stratégiquement isolées, ont néanmoins été le théâtre de combats acharnés, dont les commémorations résonnent encore aujourd’hui dans les mémoires collectives.

L’une des premières de ces batailles finales a eu lieu à Royan. Ce territoire a été libéré le 17 avril 1945 après quatre jours d’affrontements intenses. Ces combats ont entrainé de lourdes pertes humaines chez les alliés comme chez les forces allemandes, avec respectivement 150 et 479 morts. La population civile n’a pas été épargnée, en payant un lourd tribut lors des bombardements du 5 janvier, dont l’impact aurait été amplifié par une erreur de traduction tragique.

La libération de la Pointe de Grave s’est succédée peu de temps après, le 20 avril, après six jours de combat acharné. Ces actions se sont accompagnées de la reprise de l’île d’Oléron, le 30 avril 1945. Sa libération, coûtant la vie à 18 alliés, pose à posteriori des questions sur l’urgence de ces mouvements militaires, surtout lorsque l’on considère que l’Allemagne se dirigeait inévitablement vers la capitulation. Les familles des soldats tombés ont vécu cet épisode avec une double émotion : l’attente joyeuse de la fin du conflit assombrie par le deuil.

En mai, l’armée alliée s’attache à libérer d’autres régions cruciales. La Rochelle a retrouvé sa liberté le 8 mai, jour emblématique marquant la fin officielle de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Dunkerque a suivi de près, le 9 mai. Ce fut l’occasion de reconnaître l’implication cruciale de l’armée tchécoslovaque qui a joué un rôle clé dans le siège de Dunkerque. La diversité des nationalités engagées dans ces combats, des Canadiens aux Américains en passant par les Britanniques, témoigne d’une solidarité internationale qui mériterait d’être davantage soulignée dans nos récits historiques.

Le même jour, les îles anglo-normandes, seuls territoires britanniques sous occupation allemande, étaient libérées sans effusion de sang. La particularité de cette libération réside dans l’absence de valeur stratégique de ces îles aux yeux britanniques, bien qu’Hitler ait ordonné leur fortification en vain. Loin d’ignorer ces territoires, les alliés ont su les laisser de côté stratégiquement, une stratégie indiquée par Churchill avec ses mots célèbres : « Let them rot » (laissez-les pourrir). Malgré leur isolement, des raids allemands furent lancés de ces îles vers le continent, avec notamment un raid réussi en mars 1945 visant à récupérer des ressources vitales.

Les jours suivants ont scellé le sort des dernières poches de résistance en France. L’île de Ré a été libérée également le 9 mai, suivie par Lorient le 10 mai, marquant presque la fin des combats sur le territoire français. Enfin, Saint-Nazaire est libéré le 11 mai, devenant la dernière ville française, et même européenne, à être libérée, refermant ainsi le chapitre tragique de la guerre sur le continent.

Alors que nous commémorons ces événements, il est essentiel de se souvenir de l’implication courageuse de tous les combattants, quelle que soit leur nationalité, et de reconnaître la douleur des sacrifices consentis. Ces actes de bravoure collective ont forgé la paix et la liberté dont nous jouissons aujourd’hui. Réfléchir à ces sacrifices nous encouragent aussi à honorer ce passé en nous engageant pour un avenir paisible. Les histoires de libération, aussi tragiques qu’inspirantes, nous rappellent la fragilité de la paix et l’importance du devoir de mémoire.